Alors que les élections municipales de 2026 à Paris approchent, un récent sondage publié par La Tribune et BFMTV révèle une situation préoccupante pour les socialistes, traditionnellement solides dans la capitale. Leurs candidats à la succession d’Anne Hidalgo peinent à convaincre, tandis que Rachida Dati, figure forte de la droite, semble s’imposer rapidement comme la favorite. Cette dynamique bouscule l’échiquier politique parisien et soulève de nombreuses interrogations sur les alliances et stratégies à venir. La compétition s’annonce intense entre les diverses composantes de la gauche, à un moment où les enjeux locaux, liés notamment au logement et à la sécurité, mobilisent fortement les Parisiens.
Un sondage qui fragilise la position des socialistes dans les municipales de Paris 2026
Le sondage réalisé par l’institut Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV accroît l’inquiétude des socialistes à Paris. Les deux principaux candidats pressentis, Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, sont crédités de seulement 14 à 19 % d’intentions de vote au premier tour, loin derrière la ministre de la Culture Rachida Dati, qui atteint parfois 34 %. Ce décalage marque une rupture avec la domination socialiste parisienne, qui s’étend sur plus de deux décennies. Si le total des forces de gauche dépasse encore les 50 %, le PS n’en tire plus profit majoritairement, avec un vote qui tend à se fragmenter.
Les écologistes et les Insoumis en embuscade
Les candidatures écologistes et insoumises occupent désormais une place majeure dans la course à la mairie de Paris. David Belliard, candidat des Verts, obtient jusqu’à 22 % selon les hypothèses, ce qui le place devant Rémi Féraud dans la plupart des scénarios. Cette montée prend de court les socialistes, d’autant que Sophia Chikirou, députée LFI contestée mais active, double parfois Féraud en intentions de vote, atteignant environ 15 %. Ce regroupement d’aspirants à gauche, tous proches en pourcentages, complique la constitution d’une candidature unifiée et dilue la force du Parti socialiste.
Rachida Dati favorite à Paris malgré une droite fragmentée
Avec plus d’un tiers des intentions de vote, Rachida Dati semble prendre une avance confortable, confirmant sa stature de favorite. Ex-ministre, elle sait capitaliser sur une image solide, comme le souligne par exemple 20 Minutes. Cependant, le positionnement de Pierre-Yves Bournazel, candidat Horizons en retrait à environ 8 %, illustre les divisions au sein de la droite et du centre. Cette fragmentation pourrait toutefois bénéficier à Dati, qui reste la principale figure d’opposition à la majorité sortante.
Dans ce contexte mouvant, des problématiques parisiennes comme le logement des migrants ou la question de la sécurité via l’installation de caméras de surveillance renforcent le débat politique, rendant les municipales d’autant plus stratégiques.
Un scrutin à l’équilibre précaire à gauche
Le triple enjeu entre socialistes, écologistes et Insoumis pose la question des alliances et des candidatures communes pour éviter un émiettement préjudiciable. Ce défi est amplifié par le fait que la troisième candidate socialiste potentielle, Marion Waller, n’a pas été testée dans ce sondage, et que le PS doit trancher ses candidatures d’ici le 30 juin. L’incertitude pèse également sur la stratégie du Parti socialiste pour rattraper le retard, notamment celui de Rémi Féraud face à Emmanuel Grégoire en termes de notoriété et de soutien.
L’extrême droite à la marge lors des prochaines élections parisiennes
Le dernier enseignement notable de ce sondage est la faiblesse persistante de l’extrême droite dans la capitale. Le Rassemblement national plafonne sous la barre des 10 %, tandis que Reconquête !, avec Sarah Knafo en tête de liste, atteint autour de 5 %. Cette faiblesse indique que les enjeux municipaux parisiens restent largement dominés par le clivage entre la droite classique et la gauche plurielle, malgré la présence de ces formations.
Au fil des semaines à venir, la recomposition des candidatures et les arbitrages au sein du PS seront déterminants pour la cohérence de la gauche à Paris. Le contexte économique, social et politique, avec des défis tels que la gestion de la dette de la ville ou encore les subventions aux associations, sont autant de thématiques qui ne manqueront pas d’influencer les débats électoraux à venir.
